La tendance depuis déjà un bon nombre d'années est de tout traiter via le World Wide Web. Mais depuis les restrictions en tout genre concernant les réunions, rencontres entre personnes mise en oeuvre au prétexte d'une épidémie dont on nous rebat les oreilles depuis un an, vous aurez remarqué que, quel que doit le problème, la question, le sujet, une solution unique est proposée.
On met en place un numéro d'appel (gratuit ou surtaxé suivant les cas) et une « plateforme » (terme sans réel sens pour un site Internet plus ou moins interactif) destinée à recueillir les avis, informations, témoignages, dénonciations, non pas des citoyens mais des internautes.
Cela ressemble presque à un de ces aphorisme marine bien connus : mouillé c'est lavé, sec c'est propre, ou peinture sur merde égal propreté... donc Un numéro d'appel et une plateforme et plus de problème.
Mais toute dimension humoristique a disparu.
Toute inscription, à l'intérieur du cadre va attirer le regard, d'autant plus longtemps, et donc d'autant plus fortement qu'elle nous demandera plus d'efforts pour la déchiffrer...
Michel Butor, Les mots dans la peinture.
6 Hoc autem dicebant tentantes eum, ut possent accusare eum. Jesus autem inclinans se deorsum, digito scribebat in terrra.
7 Cum ergo perseverarent interrogantes eum, erexistse, et dixit eis : "Qui sine peccato est vestrum, primus in illam lapides mittat".
8 Et iterum se inclinans, scribebat in terra....
Jn VIII 6-8
Dans une des ses « autres enquêtes » Borges rappelle que, dans les évangiles, le Christ dont l'enseignement est uniquement oral, n'est montré qu'une fois en train d'écrire[1].
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Le contexte historique
Juste après la révocation de l'Edit de Nantes (en octobre 1685) de nombreux protestants français sont arrêtés, puis déportés dans différents bagnes, dont celui de la ville de Marseille.
En 1687 le directeur du bagne est Michel Begon qui a été Intendant des îles du vent (c'est à dire les Antilles)[1]. Il a lutté aux Amériques contre les flibustiers, est directeur du bagne de Marseille, sera bientôt Intendant du nouveau port de Rochefort. Et les fonctions qu'il vient de quitter dans les Îles Françaises d'Amérique lui donnent une idée : déporter à la Martinique les bagnards protestants qui l'encombrent à Marseille ainsi que quelques galériens trop âgés ou malades pour le service des galères, les îles ayant besoin d'apports de populations.
Cet épisode va de façon étonnante nous fournir l'occasion de mieux comprendre ce qu'est un voyage de traite négrière et ce qui fait réellement la différence de traitement entre un forçat, un déporté et un esclave.
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« Je préfère mourir libre que vivre esclave ». On lit cela parfois. On peut même le penser. Mais si c'était si courant l'esclavage aurait disparu faute d'esclaves ou d'asservissables. Car cela demande un force de caractère peu commune. Aussi est-il intéressant de trouver un exemple historique d'une telle attitude.
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Tous les matins je traverse un petit village à mi-chemin entre mon domicile et mon lieu de travail. Un peu après l'église il y a un virage et un croisement. Des lignes blanches pointillées divisent la chaussée. Il y en a exactement dix-huit.
Puis un peu après, à droite, il y a une haie de vingt-deux petits frènes. Je le sais car je les compte tous les matins, ce qui est rendu possible par la limitation à trente kilomètres heure sur cette zone.
Si comme moi vous savez que pour aller à l'étage il y a dix-sept marches, que le planché du salon comporte quarante-sept rangs de lates (c'est approximatif car faut-il compter comme une latte entière celle qui est taillée en biseau à cause de l'angle obtu d'un des murs ?), vous êtes des obsessionnels. Tout comme si, presque inconsciemment, vous ne posez jamais le pied sur les carreaux rouges de la cuisine (il ne faut marcher que sur les jaunes, c'est évident).
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