De scriptione Christi in terra : la puissance de l'écriture

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Toute inscription, à l'intérieur du cadre va attirer le regard, d'autant plus longtemps, et donc d'autant plus fortement qu'elle nous demandera plus d'efforts pour la déchiffrer...
Michel Butor, Les mots dans la peinture.

6 Hoc autem dicebant tentantes eum, ut possent accusare eum. Jesus autem inclinans se deorsum, digito scribebat in terrra.
7 Cum ergo perseverarent interrogantes eum, erexistse, et dixit eis : "Qui sine peccato est vestrum, primus in illam lapides mittat".
8 Et iterum se inclinans, scribebat in terra....
Jn VIII 6-8

Dans une des ses « autres enquêtes » Borges rappelle que, dans les évangiles, le Christ dont l'enseignement est uniquement oral, n'est montré qu'une fois en train d'écrire[1].

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Esclaves, déportés et forçats

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Le contexte historique

Juste après la révocation de l'Edit de Nantes (en octobre 1685) de nombreux protestants français sont arrêtés, puis déportés dans différents bagnes, dont celui de la ville de Marseille.

En 1687 le directeur du bagne est Michel Begon qui a été Intendant des îles du vent (c'est à dire les Antilles)[1]. Il a lutté aux Amériques contre les flibustiers, est directeur du bagne de Marseille, sera bientôt Intendant du nouveau port de Rochefort. Et les fonctions qu'il vient de quitter dans les Îles Françaises d'Amérique lui donnent une idée : déporter à la Martinique les bagnards protestants qui l'encombrent à Marseille ainsi que quelques galériens trop âgés ou malades pour le service des galères, les îles ayant besoin d'apports de populations.

Cet épisode va de façon étonnante nous fournir l'occasion de mieux comprendre ce qu'est un voyage de traite négrière et ce qui fait réellement la différence de traitement entre un forçat, un déporté et un esclave.

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Mourir libre ou vivre esclave ?

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« Je préfère mourir libre que vivre esclave ». On lit cela parfois. On peut même le penser. Mais si c'était si courant l'esclavage aurait disparu faute d'esclaves ou d'asservissables. Car cela demande un force de caractère peu commune. Aussi est-il intéressant de trouver un exemple historique d'une telle attitude.

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Encore de la relativité

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« Un oisillon se trouve, tombé du nid, sur un chemin creux. Ce printemps est un peu frais et pluvieux et le petit animal grelotte de froid et de peur. Arrive une belle vache normande qui le voit si malheureux et lâche sur lui une énorme bouse fumante. L'oisillon s'ébroue un peu, mais il se retrouve bien au chaud et reprend vie. Il piaille sa joie à perdre haleine.

Un renard passe par là et est attiré par les cris. Il voit l'oiseau se réjouissant dans sa bouse. D'un air un peu dégoûté et d'une patte habile il parvient à extirper l'oisillon des excréments bovins. Il trempe l'oisillon dans un flaque, le frotte jusqu'à ce que toute souillure ait disparu de son plumage. Puis il le bouffe. »

Moralité : ce n'est pas forcément celui qui te met dans la merde qui te veut du mal, ni celui qui t'en sort qui te veut du bien.

Un honnête homme

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Lorsque j'étais en classe de sixième, j'avais un professeur de français, normalien, agrégé de lettres classiques natif du Quercy. Il avait quelques marottes, au nombre desquelles figuraient Brigitte Bardot, Montaigne, Proust, la Fontaine et l'esprit soixante-huitard.

Un curieux inventaire, lui qui nous parlait des « conneries à la Prévert ». Il avait le goût classique que voulez-vous, mais était un homme malgré tout (ce qui devait expliquer sa fascination pour BB, qu'il était loin d'être le seul à éprouver en ces années lointaines).

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